jeudi 1 juillet 2010

En marge d'un livre

A côté de ma critique de son livre "Les Manuscrits de Kinnereth", j'ai entamé un dialogue avec l'auteur au sujet de certaines idées exprimées dans son roman. Ainsi suis-je en train de lui écrire le suivant, où je reformule mon idée de base:
" De l'autre, nous avons la question du rôle de l'humanité dans le développement, et éventuellement l'extinction, de la vie sur notre planète. Prétendre que ce rôle soit unique, que l'humanité n'ait été créée qu'en vue de l'extinction globale (outre le fait que tu y rajoutes une hypothèse de volonté consciente, incarnée par le « Démon »), me paraît faire abstraction du caractère dialectique de l'histoire humaine, entre deux paradigmes, celui de la création (humaine), de la production d'oeuvres et objets nouvelles (de la création de nourriture par l'agriculture à celle d'oeuvres d'art, en passant par l'industrie, la construction, etc...) et celui de l'utilisation de ressources supposées créées une fois pour toutes ou renouvelées par un Créateur extérieur (Dieu, Gaïa ou la Nature), mais dont l'homme ne serait que l'exploiteur, le prédateur. Le fait que le second paradigme ait, toujours, combattu le premier, et qu'aujourd'hui, sous plusieurs formes, il paraisse avoir supplanté le remier qui, jusqu'à il y a quarante ans, demeurait celui enseigné comme critère majeur de jugement (juger les gens en fonction de ce qu'ils ont créé, de ce qu'ils ont apporté à l'ensemble de l'humanité). Aujourd'hui on sépare les gens selon le second paradigme, le winner étant celui qui prend beaucoup, le loser celui qui donne, qui crée au profit d'autrui. C'est ce que j'appelle l'apocalypse mentale du XX° siècle..."