lundi 25 mai 2009

Hadopi et logique de prédation

La réflexion sur les deux paradigmes s'applique facilement (trop facilement? je me méfie, malgré la règle du rasoir d'Occam, rappelée plus loin, des évidences apparentes) à tant et tant de problèmes actuels; prenons par exemple celui du pillage culturel (euphémisé par « piratage », tant le mot est moins dérangeant que celui de pillage, pourtant plus approprié).
Les inventeurs de la loi Hadopi ont inscrit celle-ci dans une logique PURE PRÉDATION déguisée en logique créative: alors que la loi est officiellement une défense des créateurs, elle ne défend que les sociétés de POSSESSION PRÉDATRICE et de distribution de l'oeuvre, un peu comme si on prétendait défendre les arbres fruitiers en défendant le monopole de certains cueilleurs. Et en punissant ceux qui ramassent les fruits oubliés, ou, pire encore, ceux qui reçoivent des fruits abandonnés par les ramasseurs illicites. Sans compter ceux qui auraient l'idée monstrueuse du point de vue prédateur de planter un fruit ramassé ou acheté légalement pour créer un nouvel arbre.
D'autre part, en attaquant non le pillard qui a volé et mis en ligne l'oeuvre, mais le téléchargeur, cette loi défend le prédateur efficace, celui qui a les moyens de se protéger par une fausse adresse IP, contre le débutant ou le simple client. Elle est basée sur la logique américaine du prédateur « approuvé par Dieu », puisque il prend avec succès (l'homme qui a sa Rolex à 50 ans) et que seuls les prédateurs inefficaces, débutants, sont punissables.
Trop simple comme explication? Aussi longtemps qu'elle ne chute pas sur un contre-exemple, l'explication la plus simple est bonne (principe de Guillaume d'Ockham, appelé "Rasoir d'Occam")

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