lundi 18 mai 2009

Pourquoi ce blog?

L'objet de ce blog est l'apocalypse mentale que nous avons connue voici quelques décennies, et le changement de paradigme qui a causé cette apocalypse.
Après plus de cinquante ans, les nombreuses images et impressions que m'a apportées la vie ont donné une image unique, comme des tuiles qui composent une mosaïque. Afin de discuter, de confirmer et de répandre, ou d'infirmer avec motif la conviction à laquelle je suis arrivé, je compte sur vos commentaires.

L'idée de base est la suivante:
Depuis la naissance de l'humanité, deux visions du monde, deux paradigmes incompatibles, se sont opposés.

D'un côté, le paradigme « créateur », celui qui voit l'univers comme l'attente d'une création dont l'homme est investi; et le cadre dans lequel nous vivons est le résultat d'une suite de créations humaines: l'agriculture, l'industrie, la cité,... jusqu'à la dernière création en date, celle des univers virtuels de l'informatique, dont il ne faudrait pas sous-estimer l'importance.

En face, le paradigme « prédateur », celui qui voit l'univers comme quelque chose de préalable à l'arrivée de l'homme. Et où l'homme joue exclusivement un rôle de prédateur, d'exploiteur. Ce paradigme présente de nombreuses variantes en apparence contradictoires:
la variante platonicienne, qui nie à l'homme même la capacité de créer des idées;
la variante monothéiste qui, dès la Torah, plus encore dans les écrits chrétiens ou islamistes, affirme que toute création est une usurpation du pouvoir de créer dont la Bible attribue à Dieu le monopole et la volonté de défendre jalousement ce monopole;
la variante néo-féodale (qui se prétend « libérale ») qui présente l'art d'exploiter les ressources et les « losers » (ceux qui croient nécessaire de créer des objets et des idées) comme le sommet de la réussite;
la variante communiste qui, elle, veut défendre les petits prédateurs contre les plus gros, mais qui généralise l'idée de la prédation universelle;
la variante écologiste qui s'occupe de conserver ce qui existe, de limiter la consommation-prédation, mais n'imagine plus la possibilité d'une création et rejette en tant qu'acte de prédation toute innovation (je parle d'une certaine forme de pensée écologique, la plus répandue, mais une pensée écologiste et créative existe)
et j'en oublie certainement...

Ces deux paradigmes se sont opposés depuis des milliers d'années, mais, jusqu'à une date récente, l'humanité a continué à progresser grâce aux créations successives que n'épuisaient pas les prédations, détoutrnements de création, exploitations en tous genres. Ce qui est nouveau, qui constitue l'apocalypse mentale qui est à la base de notre monde actuel, c'est l'effacement, le dénigrement et le mépris total et systématique du paradigme créateur par la pensée officielle et la langue (de bois) générale. Ceux qui pensent à construire, à créer sur la base de l'existant, sont traités de tous les noms péjoratifs que diffuse la langue "populaire": utopistes, "bouffons", "losers", et, pire de tous pour certains, "efféminés", la création étant assimilée à l'enfantement (ce qui n'est pas faux, et encore moins méprisable) et les valeurs "viriles" reposant exclusivement sur les capacités prédatrices de l'individu...

Si je construis mon exposé sous forme d'une suite d'entrées de blog, c'est parce que, même si j'ai l'impression d'avoir saisi une réalité certaine, et la conviction de la justesse de ma compréhension, je n'en demeure pas moins ouvert à la contradiction. Et j'attends vos commentaires soit pour m'obliger à préciser ma vision, soit pour m'obliger à la modifier.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire