Dans une discussion, l'autre jour, quelqu'un me faisait remarquer que l'anglais "scavenger" correspond encore mieux à l'idée que je place au centre du paradigme que je dénonce que le français "prédateur". Je crois qu'il y a plus de la hyène ou du vautour qui attaquent les proies mortes que du tigre ou de la lionne en chasse, dans le comportement de pillards de supermarché qu'adoptent nos contemporains.
Ou, si on préfère, l'archétype du pillard que chacun de nous veut être est plutôt Mad Max que Napoléon. C'est ellement plus facile d'imiter le pilleur de richesses en voie d'épuisement que le conquérant de pays encore vivants.
Est-ce que, par hasard, la sortie du film ne coïnciderait pas parfaitement avec la complétion de l'apocalypse mentale, la disparition de l'esprit de création, de construction? 1979 me parait effectivement une date acceptable.
Toujours est-il que, même si les immeubles sont encore debout, nous vivons souvent dans le monde actuel comme si nous imitions Mad Max à la recherche des derniers restes laissés par une civilisation morte depuis 30 ans...
mercredi 16 décembre 2009
mercredi 25 novembre 2009
Encore Caïn
Eh oui, une pièce qui parlait d'Henoch, fils de Caïn, et de la ville qui porte son nom dans la Bible, m'a rappelé
d'abord que Caïn, non content d'avoir apporté à l'humanité l'agriculture, est aussi le fondateur de la première ville, nommée Henoch en souvenir de son fils, et donc de la civilisation, fille des cités; ce qui, en rappelant que c'est un autre fils de Caïn, Tubalcaïn, qui a inventé l'industrie, fait eaucoup de créations pour une seule famille...
ensuite que le Grand Berger, non content d'avoir maudit Caïn pour sa création de l'agriculture, a aussi maudit la terre sur laquelle il travaille (et qu'il a défendue au prix du sang d'Abel) en la rendant stérile; comme quoi le premier Créateur ne supportait pas la création d'un autre, l'art agricole et les plantes nouvelles et hybrides qu'il a engendrées!
Dire qu'il faut attendre Israël (l'homme qui renie El) pour qu'il reconnaisse enfin le droit de penser à ses "images"...
d'abord que Caïn, non content d'avoir apporté à l'humanité l'agriculture, est aussi le fondateur de la première ville, nommée Henoch en souvenir de son fils, et donc de la civilisation, fille des cités; ce qui, en rappelant que c'est un autre fils de Caïn, Tubalcaïn, qui a inventé l'industrie, fait eaucoup de créations pour une seule famille...
ensuite que le Grand Berger, non content d'avoir maudit Caïn pour sa création de l'agriculture, a aussi maudit la terre sur laquelle il travaille (et qu'il a défendue au prix du sang d'Abel) en la rendant stérile; comme quoi le premier Créateur ne supportait pas la création d'un autre, l'art agricole et les plantes nouvelles et hybrides qu'il a engendrées!
Dire qu'il faut attendre Israël (l'homme qui renie El) pour qu'il reconnaisse enfin le droit de penser à ses "images"...
samedi 21 novembre 2009
Gloire à Caïn, sur la Terre à défaut du ciel
Avec ce titre provocateur je vous livre les réflexions qu'a suscitées l'émission du 1° Novembre de la Source de vie:
L'autre jour, à la Source de vie, le rabbin Gilles Bernheim avait choisi de nous parler d'un des épisodes les plus marquants du début de la Genèse, celui de Caïn et Abel. Mais il l'a fait, avec son partenaire-bouffon Josy Eisenberg, avec des accents d'une telle platitudeet des contresens tellement évidents à mes yeux que je ne peux m'empêcher de reprendre une première fois le sujet (en attendant de lire une explication par des rabbins plus chercheurs qu'acteurs, qu'on 'a envoyée et que je ne réfuterai pas d'entrée.
Parce que les lieux communs cités par M. Bernheim pour faire de ce drame un drame de l'incommunicabilité, ce qu'il est, entre un nomade intellectuel représentant de Dieu, la victime, et un sédentaire obtus et justement haï du Créateur, Caïn, me paraissent faux et/ou mensongers. Ce qui est normal quand on défend une oeuvre qui fait de la Création la propriété inviolable du Grand Berger, qui récuse tout droit de l'homme à participer à la cosntruction, à la création du monde.
Et même le texte contredit l'interprétation de M. Bernheim. Il a rappelé à ceux qui l'avaient remarqué (ce n'était pas mon cas) que quand le nomade Abel, béni de Dieu (car il se contente de prendre ce que Dieu lui donne, de guider le troupeau d'animaux dont Dieu lui a donné la charge et le profit, et de rendre à Dieu ce qui lui vient de Lui, ce qui pousse Dieu à agréer l'offrande) pénètre sur le champ que Caïn, Prométhée inventeur de l'agriculture, a créé (faut-il rappeler que les historiens-paléontologues pensent qu'en fait l'idée et la création de l'agriculture firent le fait des femmes, créatrices universelles de par leur fonction naturelle d'enfanter ?) et dont Dieu a rejeté l'offtande des produits, comme il nie dans presque tous les passages de la Bible (je traiterai ailleurs le cas d'exception qu'on m'a signalé, l'acte fondateur de ce qui sera plus tard le peuple hébreu, d'ailleurs, peuple voué à la création, au défi de la loi de Dieu, et néanmoins pour sa plus grande gloire!), Caïn parle à Abel. Le texte de ce qu'il a dit n'a pas été noté, ou a été perdu; mais c'est caïn qui parle, Abel ne répond pas. Abel est fort de la bénédiction de Dieu, et méprise ce sédentaire, ce paysan, ce créateur qui ne se contente pas d'adorer Dieu et de prendre ce que Dieu donne.
Quand M. Bernheim nous dit que les intellectuels, les raisonneurs, sont les nomades qui connaissent et admirent les différentes coutumes qu'ils renco,ntrent dans eur voyages, il cofond nomade et voyageur, explorateur. Les nomades, on le voit trop dans la réalité, ne comparent pas et n'admirent pas les réalisations des sédentaires qu'ils rencontrent. Ils méprisent d'un seul ensemble toutes ces différentes façons de vivres qu'ils rencontrent; le fait meme de leur variété prouve qu'ils ne connaissent pas la SEULE VOIE, celle des nomades: prendre, de gré ou de force, ce que les sous-hommes que sont les sédentaires créent, au mépris de l'Interdiction divine, de façon variée mais toujours déplaisante à Dieu. Les intellectuels, voyageurs et explorayteurs, qui comparent et apprennent à apprécier les différentes civilisations (le mot même vient de civis, la cité: il ne saurait s'appliquer à ceux qui n'ont pas un lieu de référence), ce sont des sédentaires urbains et penseurs qui ont appris à dépasser l'idée de la Loi unique.
Et pourquoi Abel avait-il pénétré sur le champ de Caïn ? On le devine aisément: pour prendre, pour que son troupeau pille, tout ce qu'il considère comme donné par Dieu, et dans quoi il nie le travail et la création de son « frère » méprisé. Quand Caïn veut parler, lui faire comprendre qu'il abuse, essayer de le convaincre, il n'écoute pas (c'est peut-être pour cela que le texte n'a pas noté le discours de Caïn), il écarte son frère, sans douceur, comme un fraudeur frappe le conducteur du bus qui lui demande son ticket. La riposte de Caïn, car c'est certainement une riposte, pas une attaque, n'est-elle pas nécessaire ?
Oui, il y a quelqu'un qui a refusé de communiquer, mais, comme les exemples plus ou moins récents de l'histoire, les pillages et raids divers dont les nomades ont jalonné l'histoire, ce n'est pas Caïn qui a refusé de communiquer....
Caïn, comme Prométhée, est un martyr de la volonté de création et de construction. Son fils Tubalcaïn inventera le travail des métaux; d'autres fils créeront villes et nations, écriture et arts, philosophie...
Sans Caïn, nous vivrions encore dans des grottes et nous contenterions de cueillette et de chasse. Tout ce qui fait la grandeur de l'homme, et la gloire du Dieu qui l'accepte (une certaine façon de lire la Bible, la lecture kabbaliste, semble aller dans ce sens), c'est la création et la construction d'un monde humain qu'ont entamé les fils de Caïn, auxquels je serais fier d'appartenir si la Bible ne nous disait pas qu'ils ont disparu avec le Déluge.
Choquant, mon point de vue ? Est-il vraiment nouveau ? et ne recoupe-t-il pas certaines lectures de la Bible, kabbaliste, spinozienne,... ? Quand Camus nous parle de Sysiphe, ne parle-t-il pas aussi, voire davantage, de Caïn ? Je ne sais pas, mais je pose la question.
L'autre jour, à la Source de vie, le rabbin Gilles Bernheim avait choisi de nous parler d'un des épisodes les plus marquants du début de la Genèse, celui de Caïn et Abel. Mais il l'a fait, avec son partenaire-bouffon Josy Eisenberg, avec des accents d'une telle platitudeet des contresens tellement évidents à mes yeux que je ne peux m'empêcher de reprendre une première fois le sujet (en attendant de lire une explication par des rabbins plus chercheurs qu'acteurs, qu'on 'a envoyée et que je ne réfuterai pas d'entrée.
Parce que les lieux communs cités par M. Bernheim pour faire de ce drame un drame de l'incommunicabilité, ce qu'il est, entre un nomade intellectuel représentant de Dieu, la victime, et un sédentaire obtus et justement haï du Créateur, Caïn, me paraissent faux et/ou mensongers. Ce qui est normal quand on défend une oeuvre qui fait de la Création la propriété inviolable du Grand Berger, qui récuse tout droit de l'homme à participer à la cosntruction, à la création du monde.
Et même le texte contredit l'interprétation de M. Bernheim. Il a rappelé à ceux qui l'avaient remarqué (ce n'était pas mon cas) que quand le nomade Abel, béni de Dieu (car il se contente de prendre ce que Dieu lui donne, de guider le troupeau d'animaux dont Dieu lui a donné la charge et le profit, et de rendre à Dieu ce qui lui vient de Lui, ce qui pousse Dieu à agréer l'offrande) pénètre sur le champ que Caïn, Prométhée inventeur de l'agriculture, a créé (faut-il rappeler que les historiens-paléontologues pensent qu'en fait l'idée et la création de l'agriculture firent le fait des femmes, créatrices universelles de par leur fonction naturelle d'enfanter ?) et dont Dieu a rejeté l'offtande des produits, comme il nie dans presque tous les passages de la Bible (je traiterai ailleurs le cas d'exception qu'on m'a signalé, l'acte fondateur de ce qui sera plus tard le peuple hébreu, d'ailleurs, peuple voué à la création, au défi de la loi de Dieu, et néanmoins pour sa plus grande gloire!), Caïn parle à Abel. Le texte de ce qu'il a dit n'a pas été noté, ou a été perdu; mais c'est caïn qui parle, Abel ne répond pas. Abel est fort de la bénédiction de Dieu, et méprise ce sédentaire, ce paysan, ce créateur qui ne se contente pas d'adorer Dieu et de prendre ce que Dieu donne.
Quand M. Bernheim nous dit que les intellectuels, les raisonneurs, sont les nomades qui connaissent et admirent les différentes coutumes qu'ils renco,ntrent dans eur voyages, il cofond nomade et voyageur, explorateur. Les nomades, on le voit trop dans la réalité, ne comparent pas et n'admirent pas les réalisations des sédentaires qu'ils rencontrent. Ils méprisent d'un seul ensemble toutes ces différentes façons de vivres qu'ils rencontrent; le fait meme de leur variété prouve qu'ils ne connaissent pas la SEULE VOIE, celle des nomades: prendre, de gré ou de force, ce que les sous-hommes que sont les sédentaires créent, au mépris de l'Interdiction divine, de façon variée mais toujours déplaisante à Dieu. Les intellectuels, voyageurs et explorayteurs, qui comparent et apprennent à apprécier les différentes civilisations (le mot même vient de civis, la cité: il ne saurait s'appliquer à ceux qui n'ont pas un lieu de référence), ce sont des sédentaires urbains et penseurs qui ont appris à dépasser l'idée de la Loi unique.
Et pourquoi Abel avait-il pénétré sur le champ de Caïn ? On le devine aisément: pour prendre, pour que son troupeau pille, tout ce qu'il considère comme donné par Dieu, et dans quoi il nie le travail et la création de son « frère » méprisé. Quand Caïn veut parler, lui faire comprendre qu'il abuse, essayer de le convaincre, il n'écoute pas (c'est peut-être pour cela que le texte n'a pas noté le discours de Caïn), il écarte son frère, sans douceur, comme un fraudeur frappe le conducteur du bus qui lui demande son ticket. La riposte de Caïn, car c'est certainement une riposte, pas une attaque, n'est-elle pas nécessaire ?
Oui, il y a quelqu'un qui a refusé de communiquer, mais, comme les exemples plus ou moins récents de l'histoire, les pillages et raids divers dont les nomades ont jalonné l'histoire, ce n'est pas Caïn qui a refusé de communiquer....
Caïn, comme Prométhée, est un martyr de la volonté de création et de construction. Son fils Tubalcaïn inventera le travail des métaux; d'autres fils créeront villes et nations, écriture et arts, philosophie...
Sans Caïn, nous vivrions encore dans des grottes et nous contenterions de cueillette et de chasse. Tout ce qui fait la grandeur de l'homme, et la gloire du Dieu qui l'accepte (une certaine façon de lire la Bible, la lecture kabbaliste, semble aller dans ce sens), c'est la création et la construction d'un monde humain qu'ont entamé les fils de Caïn, auxquels je serais fier d'appartenir si la Bible ne nous disait pas qu'ils ont disparu avec le Déluge.
Choquant, mon point de vue ? Est-il vraiment nouveau ? et ne recoupe-t-il pas certaines lectures de la Bible, kabbaliste, spinozienne,... ? Quand Camus nous parle de Sysiphe, ne parle-t-il pas aussi, voire davantage, de Caïn ? Je ne sais pas, mais je pose la question.
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mardi 23 juin 2009
L'affaire Lebrac
Il s'agit de la relecture de La Guerre des Boutons en fonction de la loi actuelle, et de regarder ce qui a changé entre la vision il y a cent ans (eh oui, Pergaud a écrit son roman vers 1912) et la vision actuelle.
Que nous racontait Pergaud et contre quelle vision manichéenne de l'enfance inscrivait-il son roman? La loi et la société du début du siècle passé voulait séparer la population enfantine entre deux catégories opposées, les « braves garçons » et les « vauriens », les premiers destinés à devenir les honnetes gens, les seconds destinés par une fatalité biologique à devenir les criminels. Rien de nouveau :un récent ministre de l'Intérieur a gardé cette vision, et prétend repérer les futurs criminels au jardin d''enfants. Pergaud prétendait nous montrer qu'il n'y avait pas deux populations séparées, mais que les mêmes enfants pouvaient, à l'occasion, se comporter en « braves garçons » et en vauriens. Pour que la société cesse d'exclure les vauriens désignés et leur donne la possibilité de se comporter en braves garçons.
Or ce n'est pas de cette façon qu'on a fait disparaître le manichéïsme, pas en développant les occasions de se comporter de manière positive et les récompenses (bons points, prix, médailles,...); c'est en décidant que les enfants sont tous des vauriens potentiels et qu'il ne faut pas leur en tenir rigueur. On a supprimé les récompenses pour actions positives, qui auraient justifié la jalousie de ceux qui ne les obtiennent pas, et on a prétendu même que la non-révolte était un signe de lacheté et de faiblesse. Dans le même temps où on plaidait l'indulgence pour les actes délictueux, voire criminels, on a développé le méris et la punition des actes positifs, des « bouffoneries » des bons élèves, du respect des adultes....
Considérés comme coupables de naissance et encouragés à commettre des actes de plus en plus violents, les jeunes ont rejoint la caillera. Du coup les adultes prennent peur et relancent la répression. Le nouveau manichéïsme à propos des jeunes est monocolore: tois vauriens. Et il ne reste plus que le choix entre indulgence (« pas leur faute, ils sont jeunes donc vauriens ») et la répression. L'idée même qu'un jeune puisse vouloir construire, avoir une vie sociale honnête, a disparu, et les (trop rares) exemples de travail et de désir de constrction sont traités comme des maladies psychologiques ou du manque de volonté.
Est-il nécessaire de souligner que cette façon de procéder mène à l'impasse?
Que nous racontait Pergaud et contre quelle vision manichéenne de l'enfance inscrivait-il son roman? La loi et la société du début du siècle passé voulait séparer la population enfantine entre deux catégories opposées, les « braves garçons » et les « vauriens », les premiers destinés à devenir les honnetes gens, les seconds destinés par une fatalité biologique à devenir les criminels. Rien de nouveau :un récent ministre de l'Intérieur a gardé cette vision, et prétend repérer les futurs criminels au jardin d''enfants. Pergaud prétendait nous montrer qu'il n'y avait pas deux populations séparées, mais que les mêmes enfants pouvaient, à l'occasion, se comporter en « braves garçons » et en vauriens. Pour que la société cesse d'exclure les vauriens désignés et leur donne la possibilité de se comporter en braves garçons.
Or ce n'est pas de cette façon qu'on a fait disparaître le manichéïsme, pas en développant les occasions de se comporter de manière positive et les récompenses (bons points, prix, médailles,...); c'est en décidant que les enfants sont tous des vauriens potentiels et qu'il ne faut pas leur en tenir rigueur. On a supprimé les récompenses pour actions positives, qui auraient justifié la jalousie de ceux qui ne les obtiennent pas, et on a prétendu même que la non-révolte était un signe de lacheté et de faiblesse. Dans le même temps où on plaidait l'indulgence pour les actes délictueux, voire criminels, on a développé le méris et la punition des actes positifs, des « bouffoneries » des bons élèves, du respect des adultes....
Considérés comme coupables de naissance et encouragés à commettre des actes de plus en plus violents, les jeunes ont rejoint la caillera. Du coup les adultes prennent peur et relancent la répression. Le nouveau manichéïsme à propos des jeunes est monocolore: tois vauriens. Et il ne reste plus que le choix entre indulgence (« pas leur faute, ils sont jeunes donc vauriens ») et la répression. L'idée même qu'un jeune puisse vouloir construire, avoir une vie sociale honnête, a disparu, et les (trop rares) exemples de travail et de désir de constrction sont traités comme des maladies psychologiques ou du manque de volonté.
Est-il nécessaire de souligner que cette façon de procéder mène à l'impasse?
jeudi 11 juin 2009
Et l'enseignement?
Une autre discussion récente a porté sur la recherche d'une voie pour réintroduire l'équilibre entre création et consommation et l'idée de la nécessité de cette création préalable dans l'opinion.
Une chose est évidente: tous les principes créatiofs enseignés autrefois par au moins une partie des media et, avant tout, par les instituteurs et professeurs, ont (oresque) totalement disparu de toutes les sources d'enseignement; le discrédit du paradigme créatif remontant au moins à 1970, tous les jeunes professeurs le partagent, et seuls quelques vieillards essayent encore de rappeler qu'on ne saurait prendre (partager ou accaparer, mais prendre dans les deux cas) que ce qui a été créé, et pas uniquement par la nature laissée à elle-même (vision écologiste fausse de la croissance zéro). mais remettre dans les méthodes d'enseignement le rappel de ces bases (nécessité de la création, et fierté de ceux qui créent) demande d'abord de disposer d'enseignants qui y croient. Où les trouver?
Une chose est évidente: tous les principes créatiofs enseignés autrefois par au moins une partie des media et, avant tout, par les instituteurs et professeurs, ont (oresque) totalement disparu de toutes les sources d'enseignement; le discrédit du paradigme créatif remontant au moins à 1970, tous les jeunes professeurs le partagent, et seuls quelques vieillards essayent encore de rappeler qu'on ne saurait prendre (partager ou accaparer, mais prendre dans les deux cas) que ce qui a été créé, et pas uniquement par la nature laissée à elle-même (vision écologiste fausse de la croissance zéro). mais remettre dans les méthodes d'enseignement le rappel de ces bases (nécessité de la création, et fierté de ceux qui créent) demande d'abord de disposer d'enseignants qui y croient. Où les trouver?
Tao
Au cours de discussions, quelqu'un m'a dit que le Tao, avec sa recherche de l'équilibre,correspondrait à la vision platonicienne du rien de nouveau et au refus de la création qui me paraissent mener l'humanité à la catastrophe; je ne connais pas bien le tao, mais j'aurais tendence à croire que, loin de prendre parti pour le paradigme anti-créateur, le tao, avec son Yin et son Yang, chercherait un équilibre entre la création et la consommation. Le principe dialectique de cette opposition-complémentarité rejoint l'opposition à laquelle je me réfère, et la volonté d'équilibre entre les deux principes rejoint le refus du déséquilibre récent en faveur de la prédation-consommation.
lundi 25 mai 2009
Capitalisme, libéralisme et socialisme
Grâce, entre autres, à l'emploi (volontaire?) par Marx du mot pour désigner son contraire et le maintien du système antérieur, le terme Capitalisme sert à désigner l'accaparement du capital par ceux que le système ante-capitaliste a rendus riches, et l'exclusion des pauvres de la sphère économique. Alors même que le système a été créé en vue de permettre la participation des « non-riches », des « petits et moyens agents économiques », et le développement de l'économie par la dilution du pouvoir de décision, les « féodaux économiques », les « capitaines d'industrie » ont conservé le système antérieur qui leur laissait la totalité du pouvoir, en ne conservant qu'une apparence de dilution de façon à s'emparer du capital des petits porteurs sans donner de pouvoir en contrepartie. Et le rejet par les non-possédants du nouveau système paré, aux yeux des marxistes, de tous les défauts du système antérieur, n'a fait qu'aider ces accapareurs à le déformer et à lui enlever presque tout ce qu'il apportait. Alors même que toutes les notions à a base du système socialiste ne sont rien de plus que la continuation de la réflexion induite par le passage de l'économie féodale à l'économie capitaliste. C'est de la création du système capitaliste que sont issues toutes les sociétés coopératives, à commencer par les coopératives ouvrières. Ce n'est que quand on a pensé à appliquer à l'immobilier les bases du capitalisme qu'est apparue la copropriété immobilière sans laquelle la construction serait demeurée le domaine des seigneurs féodaux et des sociétés d'investissement.
C'est sur la base de l'idée capitaliste qu'est né le socialisme, dont le but initial était le même: la répartition du pouvoir économique entre tous ceux qui contribuent à la création, ouvriers et producteurs divers; et c'est un profond retour en arrière qu'a provoqué le communisme en reconcentrant le pouvoir économique par l'intermédiaire d'un parti et de son chef.
Le même « malentendu » (ou plutôt le même mensonge) a servi aux mêmes prédateurs-exploiteurs à faire croire au public que le libéralisme signifiait la disparition des règles et la déréglementation, quand le système, après la période d'angélisme où un Adam Smith croyait le marché capable de s'auto-réguler, avait admis la nécessité de protéger les petits intervenants économiques par une intervention de l'État contre les monopoles, forme économique de la féodalité. Et, là encore, ceux-là mêmes que le système entendait protéger, lui attribuant les tares du système antérieur, se sont alliés aux néo-féodaux en créant un anti-libéralisme qui, comme le néo-féodalisme pseudo-libéral, a pour seul but d'empêcher toute régulation non monopoliste et de limiter l'intervention de l'État à la seule création de monopoles étatiques qui se partageront l'économie avec les monopoles privés et excluront les créateurs non monopolistes, les intervenants de petite ou moyenne taille.
Ce détournement de vocabulaire et le, maintien des systèmes antérieurs à peine maquillés me paraît profondément lié à la mainmise du paradigme prédateur sur la pensée: les systèmes nouveaux (capitalisme, libéralisme, socialisme) avaient été conçus dans un esprit d'organisation de la création; ils ont été déformés dans un esprit d'exploitation-prédation.
Visions simpliste ou simplifiée, mais juste? J'attends des commentaires.
C'est sur la base de l'idée capitaliste qu'est né le socialisme, dont le but initial était le même: la répartition du pouvoir économique entre tous ceux qui contribuent à la création, ouvriers et producteurs divers; et c'est un profond retour en arrière qu'a provoqué le communisme en reconcentrant le pouvoir économique par l'intermédiaire d'un parti et de son chef.
Le même « malentendu » (ou plutôt le même mensonge) a servi aux mêmes prédateurs-exploiteurs à faire croire au public que le libéralisme signifiait la disparition des règles et la déréglementation, quand le système, après la période d'angélisme où un Adam Smith croyait le marché capable de s'auto-réguler, avait admis la nécessité de protéger les petits intervenants économiques par une intervention de l'État contre les monopoles, forme économique de la féodalité. Et, là encore, ceux-là mêmes que le système entendait protéger, lui attribuant les tares du système antérieur, se sont alliés aux néo-féodaux en créant un anti-libéralisme qui, comme le néo-féodalisme pseudo-libéral, a pour seul but d'empêcher toute régulation non monopoliste et de limiter l'intervention de l'État à la seule création de monopoles étatiques qui se partageront l'économie avec les monopoles privés et excluront les créateurs non monopolistes, les intervenants de petite ou moyenne taille.
Ce détournement de vocabulaire et le, maintien des systèmes antérieurs à peine maquillés me paraît profondément lié à la mainmise du paradigme prédateur sur la pensée: les systèmes nouveaux (capitalisme, libéralisme, socialisme) avaient été conçus dans un esprit d'organisation de la création; ils ont été déformés dans un esprit d'exploitation-prédation.
Visions simpliste ou simplifiée, mais juste? J'attends des commentaires.
Hadopi et logique de prédation
La réflexion sur les deux paradigmes s'applique facilement (trop facilement? je me méfie, malgré la règle du rasoir d'Occam, rappelée plus loin, des évidences apparentes) à tant et tant de problèmes actuels; prenons par exemple celui du pillage culturel (euphémisé par « piratage », tant le mot est moins dérangeant que celui de pillage, pourtant plus approprié).
Les inventeurs de la loi Hadopi ont inscrit celle-ci dans une logique PURE PRÉDATION déguisée en logique créative: alors que la loi est officiellement une défense des créateurs, elle ne défend que les sociétés de POSSESSION PRÉDATRICE et de distribution de l'oeuvre, un peu comme si on prétendait défendre les arbres fruitiers en défendant le monopole de certains cueilleurs. Et en punissant ceux qui ramassent les fruits oubliés, ou, pire encore, ceux qui reçoivent des fruits abandonnés par les ramasseurs illicites. Sans compter ceux qui auraient l'idée monstrueuse du point de vue prédateur de planter un fruit ramassé ou acheté légalement pour créer un nouvel arbre.
D'autre part, en attaquant non le pillard qui a volé et mis en ligne l'oeuvre, mais le téléchargeur, cette loi défend le prédateur efficace, celui qui a les moyens de se protéger par une fausse adresse IP, contre le débutant ou le simple client. Elle est basée sur la logique américaine du prédateur « approuvé par Dieu », puisque il prend avec succès (l'homme qui a sa Rolex à 50 ans) et que seuls les prédateurs inefficaces, débutants, sont punissables.
Trop simple comme explication? Aussi longtemps qu'elle ne chute pas sur un contre-exemple, l'explication la plus simple est bonne (principe de Guillaume d'Ockham, appelé "Rasoir d'Occam")
Les inventeurs de la loi Hadopi ont inscrit celle-ci dans une logique PURE PRÉDATION déguisée en logique créative: alors que la loi est officiellement une défense des créateurs, elle ne défend que les sociétés de POSSESSION PRÉDATRICE et de distribution de l'oeuvre, un peu comme si on prétendait défendre les arbres fruitiers en défendant le monopole de certains cueilleurs. Et en punissant ceux qui ramassent les fruits oubliés, ou, pire encore, ceux qui reçoivent des fruits abandonnés par les ramasseurs illicites. Sans compter ceux qui auraient l'idée monstrueuse du point de vue prédateur de planter un fruit ramassé ou acheté légalement pour créer un nouvel arbre.
D'autre part, en attaquant non le pillard qui a volé et mis en ligne l'oeuvre, mais le téléchargeur, cette loi défend le prédateur efficace, celui qui a les moyens de se protéger par une fausse adresse IP, contre le débutant ou le simple client. Elle est basée sur la logique américaine du prédateur « approuvé par Dieu », puisque il prend avec succès (l'homme qui a sa Rolex à 50 ans) et que seuls les prédateurs inefficaces, débutants, sont punissables.
Trop simple comme explication? Aussi longtemps qu'elle ne chute pas sur un contre-exemple, l'explication la plus simple est bonne (principe de Guillaume d'Ockham, appelé "Rasoir d'Occam")
lundi 18 mai 2009
Pourquoi ce blog?
L'objet de ce blog est l'apocalypse mentale que nous avons connue voici quelques décennies, et le changement de paradigme qui a causé cette apocalypse.
Après plus de cinquante ans, les nombreuses images et impressions que m'a apportées la vie ont donné une image unique, comme des tuiles qui composent une mosaïque. Afin de discuter, de confirmer et de répandre, ou d'infirmer avec motif la conviction à laquelle je suis arrivé, je compte sur vos commentaires.
L'idée de base est la suivante:
Depuis la naissance de l'humanité, deux visions du monde, deux paradigmes incompatibles, se sont opposés.
D'un côté, le paradigme « créateur », celui qui voit l'univers comme l'attente d'une création dont l'homme est investi; et le cadre dans lequel nous vivons est le résultat d'une suite de créations humaines: l'agriculture, l'industrie, la cité,... jusqu'à la dernière création en date, celle des univers virtuels de l'informatique, dont il ne faudrait pas sous-estimer l'importance.
En face, le paradigme « prédateur », celui qui voit l'univers comme quelque chose de préalable à l'arrivée de l'homme. Et où l'homme joue exclusivement un rôle de prédateur, d'exploiteur. Ce paradigme présente de nombreuses variantes en apparence contradictoires:
la variante platonicienne, qui nie à l'homme même la capacité de créer des idées;
la variante monothéiste qui, dès la Torah, plus encore dans les écrits chrétiens ou islamistes, affirme que toute création est une usurpation du pouvoir de créer dont la Bible attribue à Dieu le monopole et la volonté de défendre jalousement ce monopole;
la variante néo-féodale (qui se prétend « libérale ») qui présente l'art d'exploiter les ressources et les « losers » (ceux qui croient nécessaire de créer des objets et des idées) comme le sommet de la réussite;
la variante communiste qui, elle, veut défendre les petits prédateurs contre les plus gros, mais qui généralise l'idée de la prédation universelle;
la variante écologiste qui s'occupe de conserver ce qui existe, de limiter la consommation-prédation, mais n'imagine plus la possibilité d'une création et rejette en tant qu'acte de prédation toute innovation (je parle d'une certaine forme de pensée écologique, la plus répandue, mais une pensée écologiste et créative existe)
et j'en oublie certainement...
Ces deux paradigmes se sont opposés depuis des milliers d'années, mais, jusqu'à une date récente, l'humanité a continué à progresser grâce aux créations successives que n'épuisaient pas les prédations, détoutrnements de création, exploitations en tous genres. Ce qui est nouveau, qui constitue l'apocalypse mentale qui est à la base de notre monde actuel, c'est l'effacement, le dénigrement et le mépris total et systématique du paradigme créateur par la pensée officielle et la langue (de bois) générale. Ceux qui pensent à construire, à créer sur la base de l'existant, sont traités de tous les noms péjoratifs que diffuse la langue "populaire": utopistes, "bouffons", "losers", et, pire de tous pour certains, "efféminés", la création étant assimilée à l'enfantement (ce qui n'est pas faux, et encore moins méprisable) et les valeurs "viriles" reposant exclusivement sur les capacités prédatrices de l'individu...
Si je construis mon exposé sous forme d'une suite d'entrées de blog, c'est parce que, même si j'ai l'impression d'avoir saisi une réalité certaine, et la conviction de la justesse de ma compréhension, je n'en demeure pas moins ouvert à la contradiction. Et j'attends vos commentaires soit pour m'obliger à préciser ma vision, soit pour m'obliger à la modifier.
Après plus de cinquante ans, les nombreuses images et impressions que m'a apportées la vie ont donné une image unique, comme des tuiles qui composent une mosaïque. Afin de discuter, de confirmer et de répandre, ou d'infirmer avec motif la conviction à laquelle je suis arrivé, je compte sur vos commentaires.
L'idée de base est la suivante:
Depuis la naissance de l'humanité, deux visions du monde, deux paradigmes incompatibles, se sont opposés.
D'un côté, le paradigme « créateur », celui qui voit l'univers comme l'attente d'une création dont l'homme est investi; et le cadre dans lequel nous vivons est le résultat d'une suite de créations humaines: l'agriculture, l'industrie, la cité,... jusqu'à la dernière création en date, celle des univers virtuels de l'informatique, dont il ne faudrait pas sous-estimer l'importance.
En face, le paradigme « prédateur », celui qui voit l'univers comme quelque chose de préalable à l'arrivée de l'homme. Et où l'homme joue exclusivement un rôle de prédateur, d'exploiteur. Ce paradigme présente de nombreuses variantes en apparence contradictoires:
la variante platonicienne, qui nie à l'homme même la capacité de créer des idées;
la variante monothéiste qui, dès la Torah, plus encore dans les écrits chrétiens ou islamistes, affirme que toute création est une usurpation du pouvoir de créer dont la Bible attribue à Dieu le monopole et la volonté de défendre jalousement ce monopole;
la variante néo-féodale (qui se prétend « libérale ») qui présente l'art d'exploiter les ressources et les « losers » (ceux qui croient nécessaire de créer des objets et des idées) comme le sommet de la réussite;
la variante communiste qui, elle, veut défendre les petits prédateurs contre les plus gros, mais qui généralise l'idée de la prédation universelle;
la variante écologiste qui s'occupe de conserver ce qui existe, de limiter la consommation-prédation, mais n'imagine plus la possibilité d'une création et rejette en tant qu'acte de prédation toute innovation (je parle d'une certaine forme de pensée écologique, la plus répandue, mais une pensée écologiste et créative existe)
et j'en oublie certainement...
Ces deux paradigmes se sont opposés depuis des milliers d'années, mais, jusqu'à une date récente, l'humanité a continué à progresser grâce aux créations successives que n'épuisaient pas les prédations, détoutrnements de création, exploitations en tous genres. Ce qui est nouveau, qui constitue l'apocalypse mentale qui est à la base de notre monde actuel, c'est l'effacement, le dénigrement et le mépris total et systématique du paradigme créateur par la pensée officielle et la langue (de bois) générale. Ceux qui pensent à construire, à créer sur la base de l'existant, sont traités de tous les noms péjoratifs que diffuse la langue "populaire": utopistes, "bouffons", "losers", et, pire de tous pour certains, "efféminés", la création étant assimilée à l'enfantement (ce qui n'est pas faux, et encore moins méprisable) et les valeurs "viriles" reposant exclusivement sur les capacités prédatrices de l'individu...
Si je construis mon exposé sous forme d'une suite d'entrées de blog, c'est parce que, même si j'ai l'impression d'avoir saisi une réalité certaine, et la conviction de la justesse de ma compréhension, je n'en demeure pas moins ouvert à la contradiction. Et j'attends vos commentaires soit pour m'obliger à préciser ma vision, soit pour m'obliger à la modifier.
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